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2T2M : Premier trail, je vous raconte



Le 6 avril 2025, j’ai découvert un autre visage de la course à pied.C’était mon premier trail, le 2T2M — le Trail du Massif Montmorencien. 23,9 km, 900 m de dénivelé positif, 2h36 d’effort, et un corps qui découvre une discipline aussi belle que brutale.


On m’avait souvent dit que le trail était plus doux que la route, plus souple, plus proche de la nature. Ce que j’ai vécu, c’est surtout un terrain imprévisible, un effort déséquilibré, et un engagement musculaire bien plus profond que tout ce que j’avais connu jusqu’ici.


Dès les premières montées, j’ai compris que mes mollets — les soléaires en particulier — allaient être mis à rude épreuve. Monter à 15 % en marchant plié en deux, mains sur les cuisses, c’est une vraie leçon d’humilité.


Le départ était donné à 10h, dans le cadre verdoyant du massif de Montmorency. Le parcours débutait par une montée vers la Tour du Plumet, puis serpentait autour des étangs Marie, avant d’offrir une vue dégagée sur le sud de l’Île-de-France. Après un sentier forestier plus étroit, une section légèrement roulante permettait de retrouver un peu de rythme. À mi-course, un ravitaillement salvateur nous attendait : la suite s’annonçait corsée.


Le YOYO et l’art de tout casser


Au kilomètre 15, on longe un cimetière. Un robinet discret, accessible sur la gauche à l’intérieur, permet de recharger en eau pour les plus prudents. Ce détail peut sembler anecdotique, mais il devient vite essentiel lorsqu’on commence à manquer.


C’est ensuite que tout bascule, avec la fameuse section du “YOYO” : une colline exploitée au maximum, avec des montées et descentes en série, raides et cassantes. Ce passage m’a vidé. Cardio instable, jambes lourdes, lucidité qui diminue. Il n’y a plus de rythme, plus de relâchement possible.





En trail, on ne court pas de manière linéaire, on s’adapte en permanence. Le terrain change sans cesse : boue, rochers, racines, terre sèche. Chaque foulée demande de l’attention. Tu passes de 180 à 140 bpm en quelques instants. Ton corps subit, ton mental encaisse.

Côté hydratation, j’étais parti avec un litre d’eau dans mon gilet. Ce n’était pas suffisant.


J’ai vite compris que je buvais bien plus que prévu, notamment après les grosses ascensions. Une erreur de débutant qui ne pardonne pas sur les longues distances.


Malgré tout, j’ai adoré


Ce que je retiens pourtant, ce n’est pas uniquement la difficulté. C’est surtout l’ambiance. Les coureurs échangent, s’entraident, s’encouragent. Il y a une forme de solidarité dans l’effort qui n’existe pas sur route. Et puis il y a le cadre : courir en pleine forêt, loin du bitume, loin du bruit, ça t’ancre dans l’instant.


Quand j’ai aperçu le Château de la Chasse, j’ai senti la fin approcher. L’arrivée se fait dans le domaine de la Mutuelle la Mayotte, avec un dernier tour d’honneur. L’organisation est fluide, simple, chaleureuse. Rien à redire.


Ce trail, je l’avais choisi comme un test dans ma préparation pour le Marathon du Mont Blanc, le 28 juin prochain : 42 km et 2500 m de D+. En doublant la distance et le dénivelé, je sais que le défi sera d’un autre niveau. Mais maintenant, je sais à quoi m’attendre. Et surtout, je sais pourquoi j’y retourne.

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